7 juin 2011 –
Les pourparlers informels sur le Sahara occidental entre le Maroc et le Front Polisario qui se sont déro
ulés près de New York du 5 au 7 juin n’ont pas abouti à des avancées significatives, a indiqué mardi l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross.
Organisée sous l’égide de l’ONU, cette septième réunion informelle a eu lieu dans le cadre de la Résolution 1979 du Conseil de sécurité. Les délégations des Etats voisins, l’Algérie et la Mauritanie, étaient également présentes aux sessions d’ouverture et de clôture, ainsi que lors de l’examen des Mesures de Confiance.
« Tout comme à l’occasion des réunions informelles précédentes, les discussions ont eu lieu dans une atmosphère d’engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel », a noté M. Ross dans un communiqué.
« Afin de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, les deux parties ont poursuivi l’approfondissement de la discussion des deux propositions, y compris la question du corps électoral et les mécanismes d’autodétermination », a ajouté l’Envoyé de l’ONU. « A la fin de la réunion, chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir ».
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental fait l’objet depuis 1976 d’un différend entre le Maroc et le Front Polisario. Le Maroc a présenté un plan pour l’autonomie du Sahara occidental. La position du Front Polisario est en revanche que le statut final du territoire doit être décidé lors d’un référendum incluant l’indépendance comme option.
Il s’agissait du premier round de pourparlers à se tenir suite au rapport sur le Sahara occidental du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, rendu public en avril, et à la résolution 1979 du Conseil de sécurité qui s’en est suivie, renouvelant le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’en avril 2012.
Dans son rapport, le Secrétaire général de l’ONU note que « les circonstances actuelles pourraient laisser entrevoir un moyen d’avancer ». « En cette période de manifestations et de contestation dans toute la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les sentiments de la population du Sahara occidental, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire, au sujet du statut final de ce dernier, sont plus que jamais au cœur même de la recherche d’un règlement juste et durable », relève-t-il.
« Mais ces sentiments demeurent inconnus. Ce qui est clair, c’est que si l’on aboutit à un statut final au sujet duquel la population n’a pas exprimé ses vues clairement et de manière convaincante, on risque de créer de nouvelles tensions au Sahara occidental et dans la région », ajoute-t-il.
Dans son rapport, le Secrétaire général suggérait au Conseil de sécurité de recommander trois initiatives aux parties :
Premièrement, trouver un moyen de faire participer des membres respectés d’un large groupe représentatif de la population du Sahara occidental à l’intérieur et à l’extérieur du territoire, de manière officielle ou officieuse, à l’examen des questions liées au statut final et à l’exercice de l’autodétermination et aux débats sur ces questions.
Deuxièmement, approfondir encore l’examen de leurs propositions respectives et, en particulier, chercher un terrain d’entente sur le principal point de convergence de leurs deux propositions : la nécessité d’obtenir pour tout accord l’approbation de la population.
Troisièmement, consacrer des efforts supplémentaires à l’identification et à l’examen d’une vaste gamme de questions de gouvernance en vue de répondre aux besoins de la population du Sahara occidental, étant entendu que de nombreux aspects de ces questions peuvent être examinés sans référence à la nature du statut final du territoire, par exemple la structure des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, la façon d’organiser et de mener les élections, et la conception de l’éducation primaire et secondaire.