El Watan| September 15, 2011
La mise en garde d’Israël
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a mis en garde hier les Palestiniens contre les «conséquences dures et graves» de leur demande imminente d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU, rapporte l’AFP.
«Ce que je peux dire avec la plus totale certitude, c’est qu’à partir du moment où ils font passer une décision unilatérale, il y aura des conséquences dures et graves», a affirmé Lieberman lors d’un discours public dans le sud d’Israël. Le ministre israélien a toutefois refusé de préciser la nature de ces «conséquences». «Le moment n’est pas venu de donner des détails sur ce qui se passera», a-t-il déclaré, tout en assurant que ces propos ne constituent pas une «menace». «J’espère que nous n’arriverons pas à ces conséquences dures et graves et que le bon sens l’emportera dans toutes les décisions qui seront prises afin de parvenir à un modus vivendi permettant de coexister et de faire avancer les négociations», a-t-il ajouté.
Lors d’un entretien avec la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Catherine Ashton, le 17 juin, Lieberman a menacé d’annuler tous les accords conclus depuis 18 ans avec les Palestiniens s’ils demandent l’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU. Mahmoud Abbas doit présenter cette demande la semaine prochaine à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Israël et les Etats-Unis s’opposent à cette initiative et prônent un retour à des négociations directes totalement gelées depuis un an. Les Etats-Unis comptent bloquer par leur veto une éventuelle démarche palestinienne au Conseil de sécurité.
Interrogé par l’AFP, un haut responsable israélien a de nouveau rejeté hier la demande des Palestiniens de relancer les négociations sur les bases de lignes de 1967, c’est-à-dire avant l’occupation israélienne de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza. «Le Premier ministre a toujours dit que les frontières devraient être fixées dans le cadre de négociations directes avec les Palestiniens, en tenant compte des impératifs de sécurité et nationaux d’Israël», a affirmé ce responsable en jugeant que les frontières de 1967 sont «indéfendables». Un responsable du ministère des Affaires étrangères a, pour sa part, reconnu qu’Israël a peu de chances d’empêcher un vote favorable aux Palestiniens aux Nations unies.
«L’ONU est devenue une chambre d’enregistrement des demandes maximalistes palestiniennes (…). Nous allons malgré tout tenter de mobiliser une majorité morale regroupant des pays démocratiques occidentaux sans le soutien desquels l’initiative des Palestiniens perdra une grande partie de sa légitimité», a-t-il expliqué.